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Channel: Mr SuperOlive...Rien que ça
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Balade à Dinard

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Dinard plage de l'écluse. La promenade Pablo Picasso a pour décor une enfilade de cabines de plage portant les noms d'artistes de cinéma, festival du film oblige. Je m'arrête devant celle de Monica Bellucci, n'osant pas frapper. Je poursuis mon chemin à l'abri du vent en empruntant le sentier des douaniers. Je longe la côte ici constituée de hauts rochers sombres et suintants.


Le chemin de béton que je foule à présent porte les stigmates des dernières tempêtes. Il en manque parfois des morceaux qu'on retrouve éparpillés aux alentours.
Au dessus presque en surplomb, trônent de majestueuses villas endormies. On imagine la beauté du panorama visible depuis les fenêtres ou les verrières de ces demeures suspendues. L'architecture est élégante, les toitures d'ardoises sont élancées, les boiseries joliment peintes et les murs de granit bordés de briques rouges semblent solides. Il faut au moins ça pour abriter les fortunes et préserver la quiétude des capitaines d'industrie. Horizon dégagé. D'abrupts escaliers permettent un accès direct à la Manche. Privilèges. D'immenses pins se dressent comme des figures de proue. Les jardins sont des parcs. Ou des musées. Posée sur un haut tronc d'arbre mort, une énorme pierre oblongue joue les équilibristes donnant l'impression d'une grosse ruche sauvage. C'est spectaculaire mais moche. La nature aurait mieux fait les choses. 
Je croise des gens polis comme des galets qui me disent bonjour. La marée découvre petit à petit de jolis bancs de sable. La mer s'en va bien loin par ici. Après sa colère des derniers jours elle est sage aujourd'hui et retrouve peu à peu sa superbe couleur émeraude. En contrebas de la promenade, pieds nus, des mamies "tai-chi(ent)" avec élégance sur la plage. Étonnant.

J'accède bientôt à une petite plage bordée de cabines ensablées jusqu'à mi hauteur. Le sable est aussi doré que les cartes Gold des résidents du secteur. Un bruit répétitif agresse soudain mes oreilles. Je me demande quel type de staccato est-ce? Un pivert (de rage) énervé? Un martin pêcheur? Non c'est le ramdam d'un marteau piqueur... C'est la saison des travaux et dans les villas, les ouvriers triment vue mer... Ce n'est pas le Pérou mais c'est déjà ça. Au large, fendant la mer d'un sillon d'écume, el Condor passa vogue direction Jersey.
Je fais demi tour en remontant par le boulevard de la mer. C'est encore plus calme. Les haies sont taillées au cordeau. L'odeur des mimosas me surprend, il fait doux et il n'y a plus personne. Ça sent la station balnéaire endormie et la retraite dorée. Derrière les grilles en fer forgé, les demeures hibernent attendant le retour des beaux jours et des estivants. Les camélias en fleur égayent les jardins où sont parfois garées, de belles décapotables ou d'imposantes voitures hybrides... Quelques rares villas abandonnées rajoutent au charme de l'endroit.
Je passe devant la villa "Les Roches Brunes" qui domine la petite baie. C'est beau comme un symbole trop rénové.
Je termine mon agréable ballade dans ce havre de paix distingué et une chose me manque. C'est délicat, c'est élégant, c'est propre mais ça ne sent pas le goémon ni la marée comme par chez moi. Ça manque d'iode! Zéro algue en vrac,  zéro bernique sur les rochers, zéro coquillage sur le sable. Trop bien rangé,  trop lisse, trop clean. Une mer de riche.
Bon d'accord j'exagère un peu. J'aime bien les effets de manche...
Fin du travelling, j'arrête mon cinéma et m'en retourne auprès des miens admirer l'intensité authentique du seul et unique....mon Océan Atlantique.

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